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S'installer en agriculture sur une petite surface

Selon le dernier recensement agricole 2000-2010, la taille moyenne des exploitations est passée de 42 hectares à 55 hectares, tandis que le nombre d'exploitations baissait de 26% pour atteindre le chiffre de 514 800, alors qu'on en comptait quatre fois plus en 1955. Le nombre d'agriculteurs décline fortement et les exploitations se concentrent. Certains porteurs de projets parviennent néanmoins à s'installer sur de petites surfaces avec des projets viables.

Selon la revue Village, certaines activités restent possibles sans foncier conséquent, par exemple :

  • Dans le domaine du végétal : les plantes aromatiques et médicinales, le maraîchage, l'horticulture, les fruits rouges, certaines cultures à haute valeur ajoutée comme le safran, la spiruline, la truffe

  • Pour les petits élevages : poules pondeuses, poulets de chair, escargots, abeilles, poissons, lapins...

Pour l'élevage, l'agriculteur est alors dépendant du cours des matières premières pour l'alimentation ; de même, un maraîcher qui opte pour la traction animale devra trouver une solution pour nourrir son animal.

Dans toutes ces activités, le volume de production restant faible, la transformation par soi-même des produits et surtout la vente directe sont presque des impératifs. De plus, la prudence impose souvent de diversifier les productions en associant par exemple un atelier de maraîchage avec un petit élevage.

Si ces activités peuvent être viables, la revue Village rapporte que les porteurs de projets peuvent être confrontés à :

  • Des techniciens pour qui l'approche statistique est dominante et qui sont surtout attentifs à la notion de Surface minimum d'installation (SMI) fixée par chaque département et susceptible d'ouvrir des droits à la Dotation jeune agriculteur (DJA)

  • Des banques souvent réfractaires à soutenir des projets menés sur des petites surfaces

D'où l'intérêt, note la revue, des structures associatives qui acceptent de suivre ce type de porteurs de projet (ex : l'Association de développement de l'emploi agricole et rural - Adear) et de les financer (la Nef et les plateformes d'initiatives locales qui proposent des prêts d'honneur sans garantie et parfois sans intérêt).

Les installations sur de petites surfaces sont le plus souvent le fait de personnes qui ne sont pas issues du milieu agricole, si bien que l'accès à la terre est d'autant plus difficile, tout comme l'obtention d'informations ou d'aides. Les porteurs de projet peuvent toutefois bénéficier des espaces-tests agricoles, qui sont à la fois des couveuses, des pépinières et des lieux d'accompagnement.

La revue Village détaille les initiatives suivantes :

  • Permacutlure dans la Sarthe et le Maine-et-Loire sur un demi-hectare cultivé pour un agriculteur installé depuis un an ; il vise à produire des légumes sur un hectare et à avoir un élevage de poules pondeuses ; la vente se fait en circuit court

  • Un demi-hectare de pommes de terre et un demi-hectare de fruits rouges et de plantes aromatiques avec lesquels un couple d'agriculteurs produit des sorbets, sirops et confitures bio dans le Massif central

  • 1,3 hectare de terres cultivables (soit le montant requis pour la SMI en Savoie) mais seule la moitié est cultivée par un producteur de plantes aromatiques et médicinales, qui vend tisanes, aromates, liqueurs et sirops bio

  • Apiculture en transhumance pour un agriculteur dans la Tarn, dont l'installation n'est pas freinée par le foncier mais par le bâtiment et les investissements nécessaires pour stocker le matériel et extraire le miel

A lire : S'installer sur une petite ferme, Village, septembre-octobre-novembre 2013, 7 pages.