Paysan boulanger

Faire et commercialiser son pain à partir de ses propres céréales : il a fallu attendre février 2010 et l’ouverture de La Musette de Valentine pour que Guy Tardy réalise son rêve…

Dès 1999, il reprend l’exploitation agricole de ses parents, au sud de la Valence (26) -  une soixantaine d’hectares de céréales et de prairies permanentes. Cette reconversion professionnelle se fait progressivement et il conserve dans un premier temps son précédent travail à temps partiel.

Mais l’idée de la diversification est déjà là, autant par désir personnel que pour renforcer la viabilité économique de l’exploitation. Le passage à l’agriculture biologique est une étape logique de sa démarche, tout comme la formation aux pratiques de la boulangerie qu’il suit jusqu’en 2007, alternant stages pratiques et cours en lycée agricole.

La rencontre avec le projet de La Musette de Valentine va alors précipiter les choses. Portée par le lycée agricole du Valentin, la chambre d’agriculture, le Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (CIVAM) de Rhône-Alpes et Agribiodrôme, cette démarche était motivée par le souhait de développer la vente directe et de promouvoir l’agriculture biologique. Elle réunit un groupe de producteurs décidés à créer un point de vente collectif.

Parmi les motivés de la première heure, Guy Tardy, pour qui cette idée agit comme un accélérateur de projet... Accompagné par la chambre d’agriculture, il réalise alors une étude de faisabilité : "L’étude a confirmé mes intuitions" reconnaît-il aujourd’hui. Il bénéficie de l’aide financière du dispositif Entreprises localement innovantes (ELI) pour l’investissement en matériel et le suivi de son projet. Depuis, grâce à son fournil, il propose trois fois par semaine ses pains au levain à la Musette de Valentine.

L’activité

 Les atouts

• « Le groupe d’agriculteurs du projet de la Musette de Valentine a été une vraie source de motivation »
• L’exploitation est proche d’un bassin de consommation important
• L’enthousiasme initial pour le métier de boulanger a été confirmé par la pratique

 L’avenir

• « Je souhaite me recentrer sur l’exploitation et lui donner une identité. Avec mon épouse, nous envisageons de développer la vente à la ferme et de faire de l’accueil ».

 Les difficultés

• La charge de travail importante qui rend l’organisation délicate.
• Le morcellement de l’exploitation sur cinq communes différentes.
• La production avec très peu d’irrigation (seule 10 % de la surface est irriguée).

Les enseignements

• L’échange avec les autres agriculteurs et le travail de groupe ont été bénéfiques au projet personnel.
• Au-delà du débouché, les circuits courts apportent une véritable satisfaction en permettant le contact avec les clients.