Retour sur le séminaire "Les démarches participatives, risques ou valeur ajoutée ?" du CAUE de la Drôme

Ainsi s'annonçait - avec comme sous-titre "Construire les projets d'aménagement et d'urbanisme avec les habitants" - une rencontre organisée par le CAUE de la Drôme le 20 octobre 2016 et à laquelle Cap Rural a assisté. Si la plupart des expériences mises en avant présentaient des démarches de concertation contraintes par les obligations réglementaires, les participants, dont beaucoup d’élus, se sont montrés souvent convaincus de l’intérêt des démarches participatives pour enrichir les projets d'aménagement, faire émerger une diversité d’actions, dynamiser la vie sociale locale, éviter des conflits et préparer l’avenir en associant les jeunes. Retrouvez plus bas des points saillants relevés par Cap Rural dans les témoignages de la journée.

Rappel : Cap Rural a abordé la question des démarches participatives dans le développement local dans le cadre de la journée annuelle du Réseau rural Rhône-Alpes le 9 septembre 2016 (retrouvez en ligne les productions d'Innov'Rural 2016).

Relevé dans les témoignages

  • L’importance du portage politique, de la qualité du fonctionnement du binôme élu/technicien et de son partage d’une vision au-delà des finalités du projet.
  • L’évolution indispensable des pratiques des professionnels et des élus pour mener de telles démarches : une démarche participative est une méthode incrémentale qui s’adapte chemin faisant au contexte, au périmètre, aux aléas… Pour un maire cela demande de dépasser le "on pense et on le fait" pour "devenir l’organisateur du vivre ensemble". Cela peut nécessiter de la formation et plus souvent un accompagnement.
  • La volonté de susciter, au minimum d’accepter, le débat. Pour nourrir la qualité des réflexions et des échanges, la mobilisation d’une diversité d’acteurs est recherchée (plutôt qu’une représentativité). Ces acteurs doivent intégrer leurs responsabilités comme la capacité à imaginer des futurs souhaitables et soutenables. Pour créer la confiance indispensable au processus, une vigilance constante est à apporter à la communication, à la pédagogie, à la clarté des règles (ex. le négociable/le non négociable).
  • L’intérêt de la synergie entre professionnels au sein d’équipes interdisciplinaires. En répondant aux contraintes règlementaires de projet d’aménagement ou de document d’urbanisme, certaines équipes comprenant des agents de développement ont fait émerger des projets de développement local (ex. la rénovation d'un bâtiment de la mairie a permis la création de logements, d’une boutique de produits de terroir, d’un atelier de bijoutier, d’un pôle astronomique). Cette synergie entre compétences peut prendre la forme d’un travail décloisonné inter-services au sein d’une même collectivité.
  • L’apport des artistes et des acteurs de la culture. En mobilisant des moyens d’actions insolites, festifs, inattendus, ces approches sensibles et "décalées" permettent d’anticiper et de dépasser la confrontation intérêt général et intérêts particuliers (ex. SCoT), de partager une nouvelle culture... (ex. des artistes des arts de la rue ont posé des "canapés observatoires" à des points de vue remarquables d’une commune et animé des lectures de paysage pour provoquer un questionnement commun).
  • L’importance de l’amusement, de la convivialité, de trouver du plaisir à participer (ex. jouer avec de la pâte à modeler pour créer des formes urbaines ; se réunir autour d’un verre et de fruits de saison…).
  • La nécessité d’une animation de proximité dans la durée.

A télécharger : l'ensemble des interventions sur le site du CAUE de la Drôme.

Un site à visiter : Anima Motrix, projet artistique et participatif du collectif Dérive, invité par le Département de la Drôme (Service Espaces Naturels Sensibles) pour une résidence s'étalant sur deux années dans le parc de Lorient.   

Mots-clés: culture, aménagement, participatif, Collectivités, ingénierie