Contre "la tyrannie du PIB", des indicateurs alternatifs

"Une marée noire génère de l'activité et des effets positifs sur le PIB". Pour l'Association des Régions de France, cet exemple, "un rien provocateur, est pourtant révélateur de la tyrannie du PIB". Peut-on mesurer autrement la richesse des territoires ?

Quelques initiatives locales de "mesure du bien-être"

Empreinte écologique, indice de qualité de vie socio-économique, indicateur temporel de l'environnement, triple S de solidarité... tous ces indicateurs ont en commun d'avoir été élaboré localement, parfois à partir d'indicateurs utilisés nationalement et mondialement, pour mettre en avant tous les aspects d'un développement durable, au-delà de la seule production de biens et de services.

Avant d'être technique, la construction de tel ou tel "indice de développement" est avant tout politique.

A lire : De nouveaux indicateurs pour mesurer d'autres richesses. La Gazette des communes, 30 avril 2012, 3 pages

Des indicateurs déclinés régionalement

Pour "mieux appréhender les spécificités et les atouts des régions et affiner le pilotage des politiques publiques", l'Association des Régions de France a retenu 3 déclinaisons de grands indicateurs internationaux, jusqu'alors réservés aux Etats :

  • l'empreinte écologique, qui mesure la pression qu'exerce l'homme sur la nature 
  • l'indicateur de développement humain, qui porte sur la santé, l'éducation, le niveau de vie...
  • l'indicateur de santé sociale, qui porte non seulement sur la santé, l'éducation, le niveau de vie... mais aussi sur la justice, le travail et emploi, le lien social...

A ces trois indicateurs viennent s'ajouter "22 indicateurs de contexte", sur l'importance de l'économie sociale et solidaire, la valorisation des déchets, la surface de terres "artificialisées"...

L'objectif de ces indicateurs n'est pas seulement de faciliter l'évaluation des politiques régionales. Il est aussi de permettre des comparaisons entre régions... dont l'Ile-de-France ne sorte pas systématiquement victorieuse !

Des indicateurs construits avec les habitants

Au cours de près de 200 débats organisés depuis 2 ans aux quatre coins du Pays-de-la-Loire, les habitants ont été à s'exprimer et à inventer de nouveaux critères de richesses et de développement, comme le temps disponible, la confiance en l'avenir, etc.

Pour la coordinatrice de ce projet, "ce sont autant les indicateurs que leur capacité à fédérer les habitants autour de leur élaboration et de leur analyse qui représentent un levier de développement local".

A lire : Qu'est-ce qui compte le plus pour vous ? Transrural Initatives n°413, février 2012, 1 page

Des indicateurs de progrès en matière de développement durable

En Poitou-Charentes, c'est le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) qui s'est emparé de la question, en partenariat avec l'Etat, la Région et l'Insee.

Un groupe de travail a d'abord repéré 3 "défis régionaux" en matière de développement durable :

  • l'aménagement du territoire
  • la précarité énergétique
  • la création de richesses et d'emplois

Il travaille à présent sur la construcion de 3 types d'indicateurs : synthétiques, complémentaires et en émergence.

En résumé, de quoi s'agit-il ?

Le Courrier des Maires répond dans un article synthétique à ces 4 questions :

  • quel est l'intérêt pour l'élu ?
  • quel est le degré de maturité des indicateurs "alternatifs" de richesse ?
  • quels indicateurs sont les plus territorialisés ?
  • que privilégier dans une commune ?
A lire : La mise en place d'indicateurs alternatifs de richesse du territoire. Le Courrier des Maires n°258-259, juin-juillet 2012, 1 page