L'économie de proximité

L’économie de proximité serait, selon le titre d'un avis voté la semaine dernière par le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), "une réponse aux défis majeurs de la société française". Mais que recouvre cette expression ?
Des éléments de définition

L'économie de proximité "se définit d'abord comme un mode d'organisation de l'économie autour de la relation directe : circuits courts et ventes en direct, services à la personne, commerce de face-à-face...

C'est aussi le développement d'"activités en lien direct avec le territoire" : valorisation du patrimoine et des savoir-faire locaux, emploi des ressources matérielles et humaines locales...

C'est enfin une "affaire de géographie" et de proximité spatiale entre producteurs, consommateurs et institutions. Sachant qu""en soi, l'espace n'est pas générateur de coordination" et que la proximité peut aussi être "fondée sur les échanges et l'existance de réseaux"...

En traitant de ce vaste sujet, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) se penche aussi bien sur l'économie présentielle ou résidentielle (tirée par la consommation des ménages et les services) que sur l'économie productive (où la production de biens et de services marchands joue un rôle moteur).

Un argumentaire

Pour le CESE, la proximité est "une valeur qui correspond de plus en plus aux attentes de la société", comme en témoigne l'évolution des habitudes de consommation.

Le secteur de la grande distribution l'a bien compris et ré-investit les centres-villes
, si bien que "les acteurs historiques de l'économie de proximité devront trouver les moyens de survivre à ses côtés".

L'économie de proximité est réputée "davantage centrée sur les relations humaines" (que l'économie mondialisée), ce qui s'avère intéressant pour :
  • la coopération entre acteurs et la diffusion des informations
  • l'entretien de lieux de convivialité et d'échanges, voire le développement d'activités générant du lien entre générations et/ou populations
Elle semble aussi contribuer au développement durable, en réduisant les temps de transport et la production de gaz à effet de serre.

Des préconisations

Pour "replacer le territoire et ses spécificités au coeur de l'activité économique", les collectivités territoriales ont d'après ce rapport "un vrai travail d'appréciation du tissu économique local" à effectuer. Il s'agit de repérer et de mettre en avant les potentiels d'activités du teritoire, d'attirer et/ou de motiver des acteurs économiques et de les aider à s'organiser collectivement.

Il faudrait donc :
  • "doter les élus d'outils de diagnostic territorial" et "accompagner les acteurs au niveau de l'ingénierie des procédures de coordination"
  • "exploiter davantage la notion de territoire de projet"
  • développer, simplifier et pérenniser les politiques locales de soutien aux entreprises
A noter : si le rapport préconise "une approche sur mesure, partant du terrain", il n'en conseille pas moins aux collectivités d'aller "jusqu'au choix d'un mode de préparation des décisions qui permette une coordination des initiatives" et de "structurer l'offre de production et de distribution" après avoir procédé à "un découpage de zones d'échanges nécessitant peu de transports".

Il préconise également de ne pas négliger le "rayonnement international" de l'économie de proximité...

L'économie de proximité : une réponse aux défis majeurs de la société française, Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), octobre 2010, 190 pages